Il y a trois jours, mon fils arrive surexcité et me dit : « Maman, tu as vu ? Quelqu’un t’a piqué Promis, je ne le répèterai pas ! »
Pour ceux qui m’auraient lu avec de grands yeux et en ayant laissé échapper un « Heeinnn… ! » plein de bulles mais tout à fait légitime, Promis, je ne le répèterai pas ! est un poème que j’ai écrit il y a bien longtemps et qui fait partie de mon recueil La faille sans Cri.
Troublée, donc, par l’intervention de mon rejeton, je vais sur Google et je tape le fameux titre en question. Je vois effectivement un site qui semble reprendre mon poème. Pas de panique, me dis-je, la personne l’a certainement copié en me citant.
Je vais donc sur le site en question et je remarque que c’est un forum. Et je vois là un type, THE guy, qui effectivement a copié mon poème – arrivé en finale d’un concours international quand même – … et qui s’en est attribué la paternité !
Et sous mon texte je lis des commentaires du style « Ouah, super bien trouvé, mec, ce sont des mots comme ça que j’aimerais écrire » ou « Vraiment fort » ou encore « le fiel débridé, c’est exactement la formule que je cherchais pour ce que je ressens », etc.
Et le type, pas rongé par le remords pour deux sous, qui répond « Oui, je sais, ça m’est venu comme ça », « C’est pour vous » et blabla. Généreux, quoi.
Hé bêh… ! comme dirait ma grand-mère.
Au moins, me dis-je, les commentaires sont flatteurs et ça fait toujours plaisir. Bon, c’est pas tout ça, faut remettre un peu d’éthique chez THE guy.
Je recherche son identité et je vois, ô surprise et premier comble, qu’il est le modérateur du site. Ça commence bien.
En regardant en bas du site pour trouver à qui il appartient (le site, hein, pas THE guy), histoire d’aller lui rappeler que moi, je ne rentre pas chez lui pour lui dire « Ta maison m’appartient », je tombe sur cette mention (deuxième comble, et pas des moindres) : AVERTISSEMENT : Tout texte publié sur ce site est la propriété de son auteur.
Ubuesque.
J’ai écrit gentiment au modérateur qui s’était démodéré sur mon poème de bien vouloir ajouter mon nom en bas dudit poème et de préciser qu’il n’en était pas l’auteur. Il a préféré retirer la page, peut-être pour ne pas avoir la honte devant les copains. J’ai récupéré en tous cas les coordonnées du propriétaire du site et je m’en vas le surveiller du coin de l’œil…
Cela ne me dérange pas de voir un petit extrait ou un poème de mes compos dériver sur la vague du Net, mais mais mais ! avec mon nom en signature siouplait, question de respect, et de pub. 🙂
En tous cas, j’aurais bien aimé avoir un petit message poli de l’immodéré s’excusant de cette attribution de paternité si peu cavalière.
Allez, je lui pardonne, cela m’a permis d’écrire ce billet avec jubilation et autres néologismes qui me sont chers.
Pour les curieux, mon poème peut se lire » ici «
Si vous souhaitez l’acheter, c’est » par là »
On ne copie que les meilleurs 😉 C’est déjà bien qu’il ait retiré la page, J’en ai vu d’autres s’acharner bêtement… sur les vrais auteurs des textes piqués, osant aller jusqu’à les insulter. A surveiller de très près, ce site.
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Merci Marie, pour ton gentil commentaire ! Maintenant, je pense que si certains vont jusqu’aux insultes, c’est peut-être que quelque chose n’a pas été compris au départ… Certains salariés par exemple ne vont pas forcément réaliser que pour vivre, nous avons besoin de vendre nos textes. Ils trouveraient pourtant scandaleux ou inconcevable qu’on puisse leur voler une partie de leur salaire, mais ils ont un peu de mal à se mettre à notre place, à comprendre que pour nous auteurs, le salaire ne tombe pas tous les mois. Je pense que c’est surtout un problème de communication. Voilà pourquoi j’attendais un message de THE guy ! 🙂
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Dommage que tu ne donnes pas le nom de ce site et de ce moderateur. Cela permettrait de se prémuniser contre ce site. Haro sur le baudet.
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Bah, je ne veux pas non plus être super hargneuse ; s’il le faut c’est THE guy très sympathique. Je donne une seconde chance !
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