Sherlock ? Ou Sherlock ?


Ce soir j’ai envie de parler de Jonny Lee Miller et de la série télévisée Elementary. Parce que je suis époustouflée par la qualité de cette série et par le jeu incroyablement subtil et inspiré de l’acteur britannique qui y joue le personnage de Sherlock Holmes.

Elementary, c’est une version moderne de Sherlock Holmes, avec une originalité intéressante : le Dr Watson y est cette fois-ci une femme, Joan.

Nous retrouvons ici tout ce qui fait la particularité de Sherlock, à savoir une intelligence d’observation et de déductions phénoménale, une addiction pour les drogues dures qu’il tente d’étouffer, un poste de consultant externe auprès de la police, des expérimentations toutes aussi délirantes les unes que les autres, une fascination pour les abeilles, des insomnies et une personnalité à la limite du psychopathe qui pourrait faire de lui un serial killer s’il ne s’était tourné vers le bien.

Nous retrouvons cet égocentrisme propre au personnage  de Conan Doyle, cette exaspérante franchise qui sort sans frein de sa bouche – car il est totalement asocial et ne comprend pas les règles du savoir-vivre – ses angoisses dès que son esprit n’est pas occupé à résoudre des problèmes à hauteur de son intellect, etc.

Mais ce qui différencie ce Sherlock Holmes des autres, c’est sa volonté sincère de mettre un pied dans le monde de l’autre, même s’il sait qu’il n’y parviendra jamais tout à fait, afin de le comprendre et qui sait, d’en tirer peut-être un peu de bonheur.

L’autre grande différence de ce personnage tient dans sa sexualité : il n’a pas peur des femmes et n’hésite pas à changer de partenaires, poussant l’expérience jusqu’à coucher par exemple avec deux sœurs en même temps, pour sa santé physique et pour étudier les différences qui peuvent exister entre deux jumelles parfaites. Le monde est un magnifique laboratoire pour Sherlock Holmes.

Les autres écarts entre cette série et le Sherlock Holmes de Conan Doyle ne sont pas aussi importants et ne méritent pas qu’on s’y arrête.

La série Elementary est donc une succession de feuilletons dont les histoires ne se suivent pas pour la plupart, mais qui nous permettent à chaque nouvel épisode de suivre la progression des personnages et d’en connaître un peu plus sur leurs histoires respectives. De temps à autre un personnage récurrent apparaît ou est suggéré – bien sûr un tueur (ou une tueuse) en série – qui ajoute une dimension dramatique à l’épisode. C’est cette histoire en contrepoint qui est la plus passionnante.

Le personnage de Sherlock Holmes dans Elementary y est extrêmement fouillé, bien loin de la version de la série télévisée Sherlock avec Benedict Cumberbatch, ou encore de celle de Guy Richie avec Robert Downey Jr (que je trouve excellentes par ailleurs). Ici nous entrons directement dans la tête d’un être suprêmement intelligent, asocial, à la frontière du psychopathe, mais qui a su diriger cette folie vers un but constructif et non destructif. Et encore n’est-ce pas la volonté d’un monde meilleur qui le pousse, mais la complexité d’une affaire, car elle le sort alors de sa dépression chronique.

Et dans ce rôle, Jonny Lee Miller explose de génie. Il est si bien entré dans la peau du personnage qu’on le croirait ainsi dans la vie réelle. Il a su adopter la raideur caractéristique d’une personne autiste, refusant le contact physique avec ses amis ou adorateurs (ils sont nombreux) et ayant de grandes difficultés à exprimer ses sentiments. Il a su adopter cette nervosité à la limite de la rupture des tendons ; cet esprit bouillonnant ne cessant de calculer, déduire, induire, poser et résoudre des problèmes ; et cette extase propre aux maniaco-dépressifs en phase maniaque. Le nombre de pensées et de sentiments qu’il fait passer sur son visage en quelques millisecondes tient du prodige. Et là où il m’a le plus touchée, c’est dans sa relation avec Kitty, qu’il a prise sous son aile, notamment dans le magnifique épisode 12 de la Saison 3. Quel bonheur que de pouvoir lire ainsi sur son visage, étudier ses émotions, ressentir ses espérances et ses tourments, traduire ses expressions ! C’en est une véritable addiction. Pour moi, Jonny Lee Miller est le meilleur acteur que j’ai pu voir depuis très longtemps, tant il a su s’imprégner de son personnage si original et exceller dans le jeu.

Quant aux scénaristes de cette série, chapeau. Vraiment. Le suspense y est présent, toujours, les enquêtes quasiment toutes intéressantes, l’évolution des personnages très bien menée, même si le personnage de Joan Watson (Lucy Liu) n’est souvent qu’un simple faire-valoir de son associé si prodigieux, malgré une personnalité complexe. Mais n’est-ce pas déjà le cas dans les romans de Conan Doyle ?

Bref, Elementary, créé par l’excellent Robert Doherty, est pour moi le meilleur Sherlock Holmes produit à ce jour.

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