Le Trône de Fer, ce sont des hommes et des femmes, avec leurs forces et leurs faiblesses, jetés dans un univers sans pitié aux enjeux politiques démesurés, dans lequel chacun cherche à tirer son épingle du jeu.
Les femmes de Game of Thrones propose un regard sur vingt de ces femmes fortes, courageuses, sensuelles et manipulatrices, qui tentent de s’émanciper de leur destinée malgré le déterminisme social. Personnalité profonde, rôle politique, comparaison avec des personnages historiques, rapports avec leur entourage,… ce livre plonge dans l’intimité de ces guerrières en leur rendant hommage. Leurs destinées font écho à notre société moderne, mettant en perspective des psychologies complexes, en prise à des choix souvent cornéliens.
Vingt portraits emblématiques donc, miroirs des problématiques contemporaines et d’une société où la place de la femme reste en constante évolution.
(illustrations : Célia Beauduc)
– Introduction –
Pourquoi la série Game of Thrones, inspirée de l’oeuvre littéraire A Song of Ice and Fire de George R. R. Martin, suscite-t-elle un tel engouement dans le monde entier ? La violence y est omniprésente, les femmes y sont la plupart du temps réduites au rang d’objet sexuel ou de matrice pour futurs régnants, les meurtres y pullulent et les exécuteurs sont rarement punis par la loi. Les défauts les plus vils de l’être humain sont ici réunis, concentrés à la puissance dix. Malgré tout, nous regardons. En redemandons. Nous délectons. Cultiverions-nous secrètement une nostalgie romantique pour l’époque médiévale, l’empire byzantin, les Mongols ou encore l’épopée viking ?
Le chaos n’est pourtant pas un état auquel nous aspirons. Il est possible que cette saga aux racines moyenâgeuses joue un rôle d’agitatrice, mais elle questionne surtout sur la potentialité d’un tel système de nos jours, où tout homme ou femme devient un ennemi en puissance. Comment en effet ne pas comparer cette dispute des pouvoirs et le chaos régnant, à la société elle-même, aux contorsions et malaises politiques mondiaux actuels ? Nos grands pays se disputent la place de leader mondial, des luttes intestines secouent de nombreuses nations, des alliances se créent sous le manteau et des menaces extrémistes focalisent les esprits de la Terre entière. La situation n’est finalement pas si différente aujourd’hui, même si les lois se veulent plus équitables et l’aspiration à la paix plus présente.
Échanges commerciaux, diplomatie, dettes, art de donner confiance, conflits des cultures, immigration… La saga de GRRM retranscrit décidément de nombreux aspects de notre société contemporaine, même si l’auteur s’est grandement inspiré de la saga historique romanesque Les Rois maudits de Maurice Druon et de la guerre des Deux-Roses, qui a vu au XVe siècle les Lancastre et les York se déchirer pour conquérir le trône d’Angleterre.
Dans Game of Thrones, la concurrence amène les protagonistes à trahir, mentir, cacher, manipuler, exterminer, créant un contexte où l’équilibre mondial est souvent compromis et où la vie d’autrui est davantage une arme qu’une fin en soi. Le but revendiqué de toutes ces familles briguant le Trône de Fer est de remettre de l’ordre là où la confusion règne et de réunifier les humains dans leur globalité. Mais qu’en est-il réellement ? Le jugement extérieur que nous portons sur une histoire qui, par de nombreux traits, ressemble à la nôtre, nous permet de mieux appréhender la complexité des ficelles du pouvoir, ainsi que les conséquences d’actes non réfléchis ou menés au contraire avec la pleine conscience des troubles qu’ils vont déclencher. Mais au-delà des aspects analytique et pragmatique, l’humain cherche surtout à s’identifier à des super-héros, des modèles qui, malgré l’adversité, ressortent vainqueurs.
Harry Potter a su nous charmer par sa magie et réveiller en nous ce qu’il existe de plus noble, à savoir le combat du bien contre le mal. La vision très manichéenne de cette saga est légèrement teintée de gris, avec le rôle secret assumé du professeur Rogue par exemple, mais les personnages restent néanmoins très tranchés et nous savons à qui porter allégeance dans toute cette histoire. Autre référence qu’on ne peut éviter, Le Seigneur des anneaux porte en lui la même image dualiste, à la différence près que l’héroïne est presque totalement absente de l’aventure.
Dans Game of Thrones, la frontière est plus floue. Que penser en effet de Jaime Lannister, d’Arya Stark ou même de Daenerys Targaryen ? Chaque personnage de cette épopée est bien plus complexe, et donc plus proche de notre condition humaine. En suivant les péripéties des femmes et des hommes du Trône de Fer, l’on ne peut que constater que la force ne saurait se passer de l’intelligence ou de la ruse, et vice versa.
C’est cette richesse de personnalités au lourd passé, transformées ou renforcées par des buts plus ou moins louables, qui accroche également les fans du monde entier, car elle répond à des interrogations légitimes : sommes nous des héroïnes et héros en puissance ?
Comme dans toute histoire qui se veut passionnante, il faut des super-méchants et des super-gentils, mais ayant chacun des faiblesses. Il faut aussi des personnages « entre deux eaux », qui basculent d’un côté ou de l’autre selon les circonstances, contaminés par leur passé, gouvernés par leurs décisions et leurs intérêts présents, manipulés par leurs émotions. Il faut des menaces extérieures, des envies irrépressibles de pouvoir, des richesses à convoiter, de la violence, des femmes, du suspense et des rebondissements sans lesquels tout ne serait que de la bouillie pour chat. Il faut surtout une bonne fin.
Quoi que puissent dire les showrunners, les producteurs ou les auteurs qui cherchent à casser l’habitude du « happy end », une fin tragique détruisant ses héros provoque une vive protestation chez les spectateurs et lecteurs, qui voient alors anéanti tout espoir de futur et de bonheur. L’ouvrage peut être une oeuvre d’art, mais le malaise et la fâcherie demeurent. Le spectateur s’est identifié au héros ou à l’héroïne et soudain, on le ou la détruit, on l’annihile, on lui montre qu’il ou elle n’est pas si habile que cela et que le mal finit par triompher. Pas très bon pour le moral, tout cela. Sauf si le spectateur s’est identifié au super-méchant…
Dans Game of Thrones, les méchants ont le droit d’être gentils de temps en temps, et les gentils de faire des erreurs ou d’avoir des pensées peu charitables. Bref, même si la série a son content de morts, autant chez les malfaisants que les héros, l’espoir est encore permis, car la rédemption est toujours envisageable (comme le dit le Grand Moineau, avec sa façon particulière de voir les choses). Donc, oui, Game of Thrones répond bien aux critères des histoires de super-héros et super-héroïnes.
Dans ce monde de brutes où l’intelligence est le plus souvent au service du pouvoir, les époques fusionnent dans un choc des civilisations : la baie des Serfs à Essos, par exemple, rappelle l’ancienne Égypte, tandis que le style de vie à Westeros emprunte au Moyen Âge occidental, le tout agrémenté de dieux divers et variés, de magie et de mythologie. Tout ou presque oppose les protagonistes, mais une volonté commune les anime : régner sur les Sept Couronnes.
Au premier abord, le monde de Game of Thrones semble taillé pour les hommes. Les femmes y sont violées, tenues en esclavage, partagées, torturées, tuées. Qu’on ne s’y trompe pas, les hommes n’y ont pas un meilleur sort, étant le plus souvent mutilés, décapités, étripés ou brûlés vifs. Certaines femmes de la saga se révèlent cependant être de sérieuses épines plantées dans le pied, avec lesquelles il faut savoir marcher. Des épines comme Brienne de Torth et son épée, ou Arya Stark et son Aiguille ; comme Margaery Tyrell ou Mélisandre d’Asshaï et leurs charmes à peine voilés ; comme Ellaria Sand ou Olenna Tyrell et leurs poisons ; ou encore comme Cersei Lannister, Yara Greyjoy ou Daenerys Targaryen et leurs force brute et ténacité sans faille.
Ces femmes ont depuis longtemps compris qu’elles devraient se passer d’un prince charmant qui viendrait les réveiller d’un doux baiser pour leur promettre le bonheur éternel. L’espèce de fatalité avec laquelle elles accueillent d’ailleurs les viols dont elles sont les victimes en dit long sur la façon dont elles jugent leur monde. Qu’à cela ne tienne, elles n’attendent pas d’être sauvées, et cela nous change des princesses en détresse si souvent avancées dans les contes « waltdisneysques ». Xena la guerrière (1995-2001), Buffy contre les vampires (1997-2003) et Once Upon a Time (2011-2018) se sont lancées sur cette voie. Dans cette dernière série, exit la pauvre femme victime et fragile et son carrosse, Blanche-Neige montre les muscles (celle de la Forêt enchantée, pas son double contemporain). Dans Game of Thrones, nous voici face à des femmes qui doivent certes « faire avec » la toute-puissance encore bien installée de l’homme – qui n’a pas encore tout à fait compris que la femme est un être au même titre que lui – mais qui parviennent à s’en servir, puis à s’en affranchir.
Les femmes de Game of Thrones sont-elles d’inévitables victimes ou des manipulatrices insoupçonnées ? De faibles êtres ou de puissantes guerrières ? Il est clair en tous cas qu’elles se jouent de la norme. Dressons ici le portrait de vingt femmes ayant joué un rôle significatif dans la série, afin de redécouvrir leur histoire, d’explorer leur personnalité et de juger de leur propension à être des super-héroïnes.
– Extraits –

Cersei Lannister :
« Quiconque n’est pas nous est un ennemi »
Sa personnalité
Cersei est une personne sombre et plutôt renfermée. Malgré l’existence de ses deux frères, elle donne l’impression persistante d’être enfant unique. C’est une personnalité forte, courageuse, déterminée, mais également égocentrique, calculatrice, solitaire et rongée de l’intérieur par une folie qui ne cesse d’étendre son influence.
Supérieurement intelligente, elle a su écouter pour retenir. Son père a été sans le vouloir un mentor pour elle : Cersei en a appris l’art de la stratégie et de la domination, en assistant à ses conseils de guerre en tant qu’observatrice. Elle est stratège et pragmatique, un double atout qui lui permet de façonner l’avenir tout en profitant des opportunités.
Les rapports incestueux que Cersei entretient avec son frère Jaime ne la gênent en aucune façon : la morale glisse sur elle sans même la chatouiller. Comme elle le dit à Ned Stark, qui a découvert leur relation, ils ont partagé le même utérus, donc ils s’appartiennent l’un l’autre. Et puis, rappelle-t-elle, l’inceste n’est pas condamné partout : pour preuve, les traditions targaryennes, permettant de conserver la ligne « pure ». Cersei préfère oublier la dégénérescence qui semble en découler. Dans les premiers temps, seule une prudence calculée la mène à cacher sa préférence, car les têtes volent vite dans ce monde où le viol et le meurtre sont communs, mais où il ne faut pas non plus dépasser certaines limites. Ce qui ne l’empêchera pas plus tard d’afficher sa relation avec Jaime à la face du monde, en grande provocatrice qu’elle est ; mais elle est reine alors, une reine qui s’impose par la force et à laquelle il ne vaut mieux pas s’opposer.
De toute façon, Cersei a la conscience tranquille, persuadée qu’elle agit pour le mieux de la Couronne. La fin justifie les moyens et elle ne lésine sur aucun d’eux pour obtenir ce qu’elle veut. Dans sa vision bien à elle du monde qui l’entoure, les humains ne sont que des objets parfois utiles, devant être à son seul service. Elle entretient d’ailleurs une autre relation incestueuse avec son jeune cousin Lancel Lannister.
Cherche-t-elle réellement à établir un royaume où la paix règnerait, où tous la reconnaîtraient et la serviraient en payant sagement leurs impôts ? Rien n’est moins sûr. Elle semble profondément misanthrope. Si elle en avait le pouvoir, sa haine apparente du genre humain la conduirait probablement à l’exterminer. […]
Cersei et les enfants
L’instinct maternel de Cersei est similaire à celui de Catelyn Stark, pour qui la famille est tout. Mais il se distingue dans sa concrétisation. Cersei n’accorde aucune importance aux autres enfants que les siens. Ils ne sont que de petits êtres agaçants au mieux, ou dangereux par ce qu’ils pourraient devenir en grandissant. Elle n’en veut pas dans son entourage. Elle n’aura pas d’état d’âme lorsque son frère Jaime poussera Bran dans le vide parce que ce dernier a découvert leur relation incestueuse.
La seule enfant sur laquelle elle porte une certaine attention est Sansa, car elle connaît les intentions de Robert Baratheon vis-à-vis de la famille Stark et voit en cette oie blanche une personne malléable à souhait. En effet, Sansa se mariant à son fils Joffrey encore trop jeune pour régner, elle pourra dicter dans l’ombre ses exigences. De plus, la petite sotte est une Stark. Cersei pourra donc exercer ad libitum sa cruauté par substitution, car elle n’a pas oublié Lyanna, elle non plus.
Si quelqu’un l’irrite prodigieusement en revanche, c’est bien Arya. […]
***

Arya Stark
« Je ne suis pas une lady, ce n’est pas moi. »
Son rôle politique et militaire
Arya Stark a sa propre politique : tous ceux qui ont trahi ou tué sa famille vont mourir. Elle n’entre pas dans le jeu du Trône de Fer ; régner ne l’intéresse pas. Elle est tellement concentrée sur la vengeance immédiate que, lorsque Jaqen lui demande des noms de personnes à tuer, elle cite des tortionnaires secondaires plutôt que Joffrey Baratheon ou Tywin Lannister, comme le lui fait remarquer Gendry lorsqu’ils fuient Harrenhal. Qui sait, peut-être aurait-elle pu stopper la guerre de la sorte ?
Elle n’a donc pas de rôle défini dans la politique des maisons. Elle cherche seulement à ce que son patronyme, Stark, redore son blason. Arya n’entre dans aucune guerre, ne prête allégeance à personne ; c’est un électron libre et elle entend bien le rester. Ses actes ne font pencher aucune balance, ne déséquilibrent rien, simplement débarrasse-t-elle le monde de quelques vermines et autres traîtres.
Son état d’esprit change pour un temps lorsqu’elle comprend la menace que représentent les Marcheurs Blancs. C’est la première fois qu’elle décide de tuer autrement que pour son bénéfice personnel. Malgré tout, elle garde son esprit d’indépendance, ne suivant en rien les préparatifs militaires. […]
Super-héroïne ? Féministe ?
Courage, ténacité, honneur, pugnacité, voici des qualités qui pourraient élever Arya Stark au statut d’héroïne. Elle s’en tire bien mieux que nombre de femmes de la saga, alors qu’elle n’est qu’une enfant ayant perdu très jeune ses parents. Tous les codes classiques sont rompus ici. Et plutôt que de compatir en suivant ses aventures, nous admirons sa capacité incroyable à changer le futur pour pouvoir y survivre. Elle ne subit pas les événements très longtemps, elle les analyse vite et en tire les éléments nécessaires à sa survie, puis elle agit. Un modèle pour tous.
Malgré son allure de garçon manqué, elle tient à sa féminité et la revendique (lorsque bien sûr cela ne la met pas en danger). « Je suis une fille », dira-t-elle plus d’une fois en protestant. Car ce n’est pas son genre qui la met en péril, mais le fait qu’elle est une Stark. Cela, elle l’a bien compris.
Arya a su s’émanciper de tous les protecteurs qui ont gravité autour d’elle, pour mener seule sa barque. Contrairement aux femmes puissantes évoluant dans Game of Thrones, elle ne vise pas le Trône de Fer. Elle veut se venger, c’est le moteur de sa vie, et si elle dispense un peu de justice dans ce monde, alors soit. Elle est peut-être la seule femme importante de la saga à réellement se soucier des personnes faibles ou fragiles, que ce soit Mycah, Tourte-Chaude, Gendry, lady Cigogne ou encore la femme et sa fille de Port-Réal, au moment du carnage de Drogon. Mais parce qu’elle connaît ces gens.
Ses atouts ne sont pas mis au service d’un monde meilleur […]
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Sansa Stark
« Nous n’aurions jamais dû quitter Winterfell. Ne souhaiterais-tu pas revenir au jour de notre départ ? J’ai envie de me crier à moi-même : “Ne pars pas, idiote !“ »
Sa personnalité
Sansa nous est révélée comme une jeune fille bien élevée – et ravie de l’être –, qui s’applique dans les tâches « féminines » qui lui sont confiées, désireuse de se rapprocher de la femme correspondant à son idéal : une dame de haute naissance. Elle sait broder, écrire des poèmes, jouer de la harpe et du carillon. Elle coiffe parfaitement ses longs et beaux cheveux auburn, est soucieuse de son apparence qu’elle veut soignée et charmante, s’attache au protocole. Dans la même lignée, elle a d’ailleurs appelé sa louve « Lady ». Sansa est naïve, évoluant avec mièvrerie dans un monde, son monde, de princes et princesses de contes de fées. Son désir ardent est de devenir reine, prête à sacrifier sa vie de femme libre pour adopter celle d’épouse de son roi et de mère.
Ignorante des vicissitudes qui bouleverseront son destin à jamais, cette jeune fille rêveuse a tout juste entrouvert la porte vers sa vie d’adulte. Elle n’en mesure pas encore les difficultés, puisque tout lui est donné sans qu’elle ait besoin d’aller le chercher. Elle sent bien une légère brise provenant de l’embrasure, mais l’air se réchauffe avant même de la toucher. Les événements ouvriront bientôt la porte avec fracas et l’emporteront dans un ouragan violent.
C’est une personne qui n’a pas encore conscience de sa force quand adviennent les premières épreuves, se persuadant au contraire qu’elle est une victime impuissante, ballottée au gré des situations. Elle ne comprend pas pourquoi les hommes qui ont failli la violer lors de l’émeute contre Joffrey, la haïssent sans même la connaître. Il lui faudra vivre de nombreuses détresses et désillusions pour finalement puiser dans cette force et se révéler telle qu’elle est : une femme qui prend en main son destin et qui agit en conséquence. De quelqu’un d’effacée et de plutôt agaçante, Sansa devient un personnage résilient capable de commander et d’obtenir ce qu’elle veut.
Son comportement et sa psychologie
Sansa est malléable, manipulable, parce qu’elle ne veut pas voir cette vérité qui ferait s’écrouler son château merveilleux. Elle préfère mentir plutôt que de soutenir sa sœur Arya. Elle le paie cher. Elle pousse son père à se parjurer et le paie encore plus. L’honneur du clan Stark n’est pas ce qu’a retenu Sansa de son éducation.
La peur est l’émotion qui l’anime la plupart du temps au début de son histoire : appréhension de ne pas être à la hauteur avec Joffrey Baratheon – « Me trouve-t-il laide ? Arriverai-je à lui donner un fils ? » –, terreur lorsque lui est révélée la vraie nature de son époux, soumission totale durant le règne de ce dernier par crainte des représailles… Ses nerfs sont mis à rude épreuve.
Son instinct de survie lui dicte de faire profil bas et d’obéir, car elle est seule dans ce royaume qui n’est pas le sien, depuis la mort de son père et la disparition d’Arya. Elle tente d’amadouer Cersei, qui se fait une joie de lui rappeler qu’en tant que fille, Sansa n’a le droit que de se taire et d’essayer d’aimer son destin. Fais ce que je dis, pas ce que je fais.
Sa plongée dans les enfers la fait mûrir, mais la leste hélas d’une amertume trop précoce – « À l’époque, je ne pensais qu’à ce que je voulais, jamais à ce que j’avais. J’étais une fille stupide. » Elle érige alors un mur de froideur entre elle et les autres, et rien ne semble désormais plus l’atteindre. Derrière sa rigidité gronde une colère sourde, comme un loup qui menace avant d’attaquer. Ils ont été nombreux autour d’elle à avoir brisé ses rêves et sa rancune est tenace. […]
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