Monsieur Champignon et Mademoiselle Abeille est un joli conte pour petits enfants, frais et gai, avec un soupçon de magie !
– Extraits –
C’était un énorme champignon, avec un gros pied tout rond et un chapeau aux larges bords. Il était fier de sa couleur : un beau beige velouté, tacheté de points marrons qui lui donnaient un petit air coquin. Ses amis de la forêt disaient de lui qu’il était très élégant et que son chapeau semblait aussi doux que la fourrure d’un lapin. Notre beau champignon portait aussi autour du cou une magnifique collerette à laquelle il tenait beaucoup : elle lui donnait un air sérieux, disait-il.
Car oui, sérieux il l’était ! Toujours droit sur son pied, il ne bougeait pas, qu’il vente ou qu’il neige, qu’il pleuve ou qu’il gèle. Pas un jour ne passait sans qu’il soit là, son chapeau grand ouvert, sa collerette dépliée, recueillant sous son toit les oiseaux et les belettes venus chercher refuge à la pluie des saisons.
On pouvait croire qu’il disparaissait à l’hiver, au printemps ou à l’été, mais non : il se cachait sous la neige, derrière les fleurs ou parmi les herbes, en attendant que l’automne le vit dans la splendeur de ses couleurs, majestueux et généreux.
La plupart du temps, il aimait être là où il était. Les animaux de la forêt savaient où le trouver et le chêne à côté de qui il vivait lui donnait un sentiment de sécurité.
Pourtant, parfois, il soupirait en levant la tête. Les oiseaux semblaient tellement s’amuser dans le ciel ! Ils allaient à gauche, à droite, piquaient comme une fusée vers le sol, puis remontaient en flèche dans les airs, en gazouillant et en riant si fort que la forêt en était secouée de chatouillis.
Notre beau champignon voulait connaître le ciel, découvrir sa forêt d’en haut, et surtout savoir ce qu’on ressentait à pouvoir se déplacer. Comme tous les champignons, il ne connaissait pas la joie d’aller d’un endroit à un autre ; son pied restait fixé dans la terre et n’en bougeait jamais.
Un jour, alors que notre ami champignon levait une fois de plus son chapeau vers le ciel, tentant de voir au travers du feuillage, une minuscule abeille surgit devant lui en bourdonnant et en volant dans tous les sens, affolée. […]
………..
[…] La nuit passa, fraîche et calme, si ce n’est qu’à minuit pile, une étrange lueur baigna les deux compagnons durant quelques secondes…
Ce fut l’aube qui réveilla nos deux compagnons, faisant glisser les pâles reflets d’un soleil encore engourdi sur les feuilles luisantes de la pluie de la veille. Monsieur Champignon, les yeux encore fermés, s’étira d’aise et fit vibrer ses ailes de contentement. ….
Ses ailes ?!!….
Monsieur Champignon ouvrit grand ses yeux : pendant la nuit, deux magnifiques ailes transparentes avaient poussé dans son dos !
Il était si heureux qu’il voulut les montrer à son amie l’abeille. Il la chercha des yeux, à droite, sur la mousse…. il cherchait un petit insecte quand soudain il vit qu’elle se tenait là, en face de lui.
Mais ce n’était plus une toute petite chose volante et bourdonnante : son corps s’était allongé et s’était enfoncé dans la terre. Sa tête, quant à elle, était aplatie d’une drôle de façon et à y bien regarder, Mademoiselle Abeille ressemblait… à un champignon rayé ! […]
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