Bilan sportif


J’ai fait ma fille.J’étais partie en vacances avant tout le monde, fin mai. Arrivée à bon port, dépaysement, ressourcement, joie intérieure, beau temps, je me suis dit : « Tiens, pourquoi n’en profiterais-je pas pour faire du sport ? C’est l’occasion rêvée, j’ai ce qu’il faut ici pour me bouger, plus d’excuse. »J’ai commencé par nager un demi kilomètre tous les jours. C’était facile, j’étais fière de moi, pas essoufflée, le cœur ne s’emballait même pas. Franchement, après avoir passé autant d’années avec pour tout sport trois quarts d’heure de marche tous les deux jours (plus les escaliers), il y avait de quoi se pavaner.

Alors j’ai voulu monter la barre un peu plus haut. Je me suis rappelée que j’étais assez bonne en jogging.

Alors, avant d’aller plus loin, ma définition de « bonne en jogging » : je sais faire de petites foulées sans taper sur le sol comme une Walkyrie, mon pas est parfois même aérien, et je sais respirer sans souffler comme une loutre. Ça ne va pas plus loin, je n’ai jamais pu me faire au jogging du dimanche parmi les pots d’échappement, avec le casque sur les oreilles pour jouer les autistes.

Bref je me suis lancée. Il y avait de la verdure, une voiture toutes les demi heures, et des écureuils qui m’accompagnaient sur le chemin d’un air curieux. On aurait crû Blanche-Neige.

J’ai continué suffisamment longtemps pour arriver au fameux « second souffle », sorte de passage de vitesse automobile où soudain la fatigue s’envole, le corps devient une machine huilée qui roule toute seule, et où vous commencez à goûter à une espèce de félicité grisante.

Oui, grisante a été le mot. Celui qui a tout fait dérailler. Car j’ai soudain revu une compétition scolaire, où j’avais atteint un record en sprint, et où ma prof de gym m’avait regardée avec les yeux gourmands du coach qui sent que sa carrière est relancée. Et je me suis dit : « Tiens, (je me dis souvent « Tiens, » quand je me propose quelque chose), Tiens, pourquoi ne tenterais-je pas à nouveau ce record personnel ? » Je me sentais en forme, grisée (je le rappelle, très important), j’ai relevé le défi.

Oui, j’ai fait ma fille.

J’ai aujourd’hui la jambe dans une attelle, fracture du tibia, et j’en ai encore pour un moment avant de pouvoir remarcher.

Mais vous savez quoi ? J’ai battu mon record. Et j’en suis méga fière.

Bilan sportif - Ce qui arrive quand on a des ailes
Nan, ce ne sont pas mes jambes

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